Comprendre ma peau

Acné rétentionnelle, inflammatoire, hormonale : les différents types d'acné (et comment les reconnaître)

L’acné peut prendre différentes formes en fonction de la gravité, de l’âge, du stade d’évolution ou du contexte (comme une grossesse par exemple). Vous trouverez dans cet article un tableau pratique pour s’y retrouver et identifier facilement de quel type d’acné il s’agit.

L’acné, on est tous d’accord pour vouloir s’en débarrasser. Sauf que les stratégies d’attaque ne seront pas toujours exactement les mêmes en fonction de chacun ou chacune.

Acné juvénile polymorphe, acné inflammatoire de l’adulte, acné kystique, acné hormonale, autres types, acné de la grossesse… Dans tous les cas, les dermatologues classent l’acné selon sa gravité qui correspondra à des traitements différents.

C’est l’acné classique de l’adolescence, qui se déclenche à la puberté. On l’appelle polymorphe car les boutons prennent différentes formes. Elle commence classiquement par une acné rétentionnelle, avec l’apparition de points noirs et de microkystes ou comédons fermés, d’abord exclusivement sur le visage. Les boutons rouges inflammatoires peuvent être présents mais minoritaires.

L’acné inflammatoire peut souvent coexister avec une acné rétentionnelle. C’est le second stade, lorsque les boutons rouges et douloureux prédominent, sous forme de papules et pustules. La colonisation des boutons par la bactérie Cutibacterium acnes (connu précédemment sous le nom de Propionibacterium acnes) provoque une réaction inflammatoire. Les boutons sont localisés à la fois sur le visage, en particulier la zone T et les mâchoires, le décolleté et le dos, surtout chez les hommes.

Les boutons rouges (papules et pustules) évoluent vers des lésions plus profondes, nodules et kystes. De plus grande taille, ces lésions ressemblent à de petites boules dures sous la peau et peuvent aussi être enflammées. Très difficile à soigner, l’acné kystique impose la consultation d’un dermatologue. Inaccessibles, les boutons peuvent laisser de graves cicatrices.

A la base, l’acné est toujours hormonale puisque la sécrétion du sébum est contrôlée par les hormones. Cependant, il existe des cas où un déséquilibre hormonal peut expliquer la maladie, surproduction d’hormones masculines par exemple.

L’impact du cycle menstruel féminin est également largement impliqué dans l’acné avec une intensification des boutons en période prémenstruelle. 50%¹ des femmes adultes acnéiques observent une évolution de leur acné au cours du cycle avec une poussée 7 à 10 jours avant les règles.
L’acné de grossesse s’explique aussi largement par le bouleversement hormonal pendant cette période. Elle toucherait 42% des femmes selon une étude du CHU de Nantes². Problème, elle disparaîtrait après l’accouchement seulement chez une femme sur deux…

Tous les mécanismes hormonaux de l’acné ne sont pas encore totalement connus et la recherche travaille sur cette thématique pour mieux comprendre la persistance de l’acné chez les femmes adultes notamment.

¹ E. Shimer Bowers, “How Your Period Affects Acne,” WebMD, 2011. [Online]. Available: http://www.webmd.com/skin-problems-and-treatments/acne/features/period. [Accessed: 11-Jun-2015].
A. W. Lucky, “Quantitative documentation of a premenstrual flare of facial acne in adult women.,” Arch. Dermatol., vol. 140, no. 4, pp. 423–4, Apr. 2004.
² Dreno B, Blouin E, Moyse D. Acne in pregnant women: a french survey. Acta Derm Venereol, 2014;94:82-3

Les autres types d'acné

La maladie de la peau acnéique peut adopter des formes plus rares mais parfois très graves :

l’acné conglobata associe tous les types de boutons et lésions en grand nombre, avec un risque élevé de cicatrices. Elle touche le visage, le dos, les épaules et le thorax, tout particulièrement les hommes plutôt jeunes.
l’acné fulminans apparaît de manière soudaine et brutale chez les hommes de 15 à 30 ans. C’est la forme la plus grave de l’acné, qui nécessite une hospitalisation. L’invasion de kystes et de nodules s’accompagne de fièvre et de douleurs articulaires.
l’acné médicamenteuse est une réaction à la prise d’un traitement, souvent des corticoïdes, certains types d’antidépresseurs, des antiturberculeux, la vitamine B12 (souvent prise par les vegans) et bien d’autres.
l’acné de contact peut être causée par le simple contact avec certains produits chimiques fortement comédogènes, utilisés dans l’industrie ou dans certains secteurs professionnels.
l’acné cosmetica, très répandue, s’explique par l’utilisation de produits cosmétiques, d’hygiène ou de maquillage, mal adaptés. Soit la peau est trop décapée et réagit, soit l’empilement de crèmes, fonds de teint et poudres finit par créer un film occlusif qui étouffe la peau. Ce type d’acné peut aggraver une acné classique existante.

Comment savoir si j'ai une acné sévère?

On parle souvent d’acné légère, modérée ou sévère. Voici comment sont évalués les différents niveaux de gravité de l’acné selon la SFD (Société Française de Dermatologie).

Grade 0 : Pas de lésion

Une pigmentation résiduelle et un érythème peuvent être présents.

Grade 1 : Pratiquement pas de lésion

Rares comédons ouvert ou fermés, dispersés et rares papules.

Grade 2 : Légère

Facilement identifiables ; moins de la moitié du visage est atteinte. Quelques comédons ouverts ou fermés, et quelques papulo-pustules.

Grade 3 : Moyenne

Plus de la moitié de la surface du visage est atteinte. Nombreuses papulo-pustules, nombreux comédons ouverts ou fermés. Un nodule peut être présent.

Grade 4 : Sévère

Tout le visage est atteint, couvert de nombreuses papulo-pustules, comédons ouverts ou fermés et rares nodules.

Grade 5 : Très sévère

Acné très inflammatoire recouvrant le visage avec des nodules.

Comment éviter les cicatrices ?

Risque majeur de l’acné, les cicatrices sont d’autant plus angoissantes qu’elles touchent majoritairement le visage.

Malmener ses boutons devant la glace peut évidemment augmenter le risque de cicatrice, même sur des boutons d’acné rétentionnelle, type point noir ou bouton blanc. Il faut donc absolument résister à la tentation de percer ses boutons.

Enfin, l’exposition au soleil en cas d’acné peut provoquer une pigmentation marquée des lésions en cours de cicatrisation. Ces taches d’hyperpigmentation peuvent persister pendant des années au mieux ou pire définitivement.

On parle de cicatrice lorsqu’une marque reste visible 1 an après la guérison de la lésion. L’acné inflammatoire ou rétentionnelle peut laisser des cicatrices de différents types :