Conseils au quotidien
Une peau lésée est une peau abîmée dans son intégrité à cause d’une blessure superficielle, d’une opération chirurgicale, d’une intervention esthétique ou d’une irritation, quelle que soit son origine. Quels sont les bons gestes à connaître pour vivre le mieux possible la réparation ?
Soyez acteur de votre traitement, soyez réguliers, faites les exercices tout en respectant la fragilité de votre peau et n’hésitez pas à poser vos questions.
Votre peau abîmée va se réparer, plus ou moins vite, selon l’importance de la lésion, votre âge, votre état de santé général et votre hygiène de vie. Pendant tout le processus de réparation, vous devrez vivre avec des sensations physiques désagréables ou même douloureuses qui créent une gêne et peuvent avoir un impact esthétique. Toutes ces manifestations sont les conséquences normales d’une cicatrisation. Elles varient selon les phases de la réparation au fil des jours. Mais elles doivent être prises en charge correctement, avec un soin réparateur adapté pour que la cicatrice soit la plus discrète possible.
Vos sensations à chaque étape du processus de cicatrisation
L’enjeu principal d’une bonne réparation cutanée, c’est d’obtenir une cicatrice la moins sensible et la moins visible possible. La qualité de la cicatrisation dépend de nombreux facteurs, notamment votre type de peau, votre état de santé et si vous fumez. Mais la manière dont vous allez prendre soin de votre peau abîmée joue aussi un grand rôle sur l’évolution de la cicatrisation. Voici les bons réflexes à avoir pour favoriser une bonne cicatrisation.
1. Bien nettoyer la zone fragilisée à l’eau et au savon ou même au sérum physiologique, désinfecter si besoin.
2. Appliquez chaque jour une crème cicatrisante, dès que la lésion est sèche, que les bords sont rapprochés et que la peau s’est refermée.
3. Ne grattez jamais la croûte qui s’est formée, sinon le processus de réparation de la peau repart à zéro. En plus du risque d’infection, vous augmentez le risque de cicatrice. Si l’envie de vous gratter est irrépressible, appliquez une poche de glace sur la zone ou utilisez un gant de toilette humide pour apaiser votre peau en la tapotant. Attention de ne pas effectuer de frictions.
4. Évitez d’exposer la zone au soleil pendant 12 à 18 mois selon l’avis du professionnel de santé. Pour les zones naturellement exposées au soleil, il est conseillé d’appliquer une crème cicatrisante intégrant une protection solaire élevée pour prévenir le risque d’hyperpigmentation, ou de conserver votre pansement. Pour les tout-petits, un T-shirt anti-UV peut être une solution intéressante. Après chaque baignade, pensez à réappliquer une crème solaire haute protection.
L’exposition au soleil, ce n’est pas seulement l’été à la plage. Pensez aussi à protéger votre peau en hiver à la montagne, mais aussi en ville, au tout début de l’été.
Buvez beaucoup d’eau et hydratez votre peau avec un crème réparatrice.
Fumer freine le processus de cicatrisation : essayez d’arrêter ou de limiter fortement votre consommation.
Adoptez une alimentation équilibrée et évitez la consommation d’alcool. Vous pouvez éventuellement consulter un diététicien, qui pourra vous prescrire des compléments alimentaires en amont ou après votre intervention. N’entreprenez pas de régime sans l’avis d’un professionnel de santé, en particulier après un accouchement, car il est important de ne pas avoir de carences pour préserver le cycle de cicatrisation (apport en protéines, vitamine B5, C et A, oméga 3 et 6).
Adaptez votre habillement, privilégiez des vêtements confortables, sans couture et des sous-vêtements sans armature. Des bas de contention peuvent être recommandés, notamment après l’accouchement.
L’activité physique n’est pas interdite, mais elle doit être douce et raisonnable. Ne mettez pas votre cicatrice en porte à faux, pour éviter qu’elle ne se ré-ouvre. Pensez à vous reposer et respectez bien le délai de 15 jours à 3 semaines nécessaire à la peau pour se réparer. Ne la sollicitez pas trop pendant cette période.
N’hésitez pas à poser des questions, à consulter un professionnel de santé, même à peu de jours d’intervalle. Si vous développez un complexe à cause de votre cicatrice, ou si vous vous sentez déprimée et dépassée après votre accouchement (dépression post-partum dans 10% des accouchements), n’hésitez pas à demander un soutien psychologique. C’est un phénomène fréquent, veillez à être bien entourée.
La cicatrisation… si on tire dessus trop tôt cela ne marche pas, et le processus de cicatrisation n’en sera que plus long !
Après une intervention chirurgicale, il est fréquent d’avoir un pansement pendant quelque temps. Les professionnels de santé choisiront les pansements les plus adaptés aux besoins de votre peau en fonction de votre plaie*. En revanche, pour les petits bobos du quotidien, si la lésion est superficielle et bien sèche, il vaut mieux la laisser à l’air libre pour favoriser la formation de la croûte. Dans ce domaine, il n’y a pas de règle générale, il faut tenir compte de l’importance de la lésion et de sa localisation sur le corps. Demandez toujours l’avis de votre médecin, de l’infirmier ou de votre pharmacien.
Ne minimisez jamais, surveillez l’évolution de votre cicatrice et n’hésitez pas à venir en pharmacie pour en parler.
Masser la cicatrice est particulièrement recommandé pour en minimiser l’aspect. Les kinésithérapeutes prennent généralement en charge les cicatrices post-opératoires, traumatologiques (à la suite d’une fracture par exemple) et rhumatologiques (notamment dans le cas de prothèses). Tout comme les sages-femmes, ils peuvent travailler également sur les cicatrices de césarienne et les rééducations périnéales et abdominales.
Pourquoi masser une cicatrice ?
Il permet de favoriser la résorption de la cicatrice, d’éviter les adhérences, mais aussi dans le cas de lésions localisées sur les articulations, de retrouver une mobilité fonctionnelle.
En clair, lorsque la peau se répare, elle fabrique des cellules cutanées de remplacement. Mais cette peau toute neuve peut coller aux muscles, aux os, aux tendons et aux tissus voisins. C’est ce qu’on appelle des « adhérences » qui se développent en profondeur et modifient la souplesse de la peau réparée.
Lavez-vous d’abord les mains soigneusement et séchez-les.
Appliquez la crème réparatrice sur votre cicatrice pour faciliter la prise en main.
Assouplissez la peau en appuyant de manière superficielle pour la décoller.
Pratiquez la méthode du palper-rouler :
Massez votre cicatrice environ 5 minutes deux fois par jour, seulement lorsque la lésion est bien refermée, soit environ 2 à 3 semaines après une intervention chirurgicale. Poursuivez les massages pendant la durée conseillée par votre professionnel de santé.
5 minutes par jour pour masser sa cicatrice, ce n’est pas grand-chose. Ça aide énormément la cicatrisation, c’est un investissement pour l’avenir !
Le massage d’une cicatrice d’épisiotomie est différent de celui de la césarienne ou de la cicatrice post-opératoire. Camille Tallet, sage-femme, explique la technique : « Placez votre pouce à l’intérieur de la vulve et l’index à l’extérieur. Faites bouger votre pouce en laissant votre index fixe puis faite bouger votre index mais laissez votre pouce fixe. Effectuez des mouvements de droite à gauche et de haut en bas. ». N’hésitez pas à demander à votre sage-femme ou kinésithérapeute de vous accompagner.
En cas de césarienne ou d’épisiotomie à la cicatrisation douloureuse et difficile, n’hésitez pas à consulter. Les appareillages type LPG médical, radio-fréquence ou photobiomodulation sont utilisés sous contrôle médical pour aider la peau à se réparer.
Le post-partum ne doit jamais être douloureux, n’hésitez pas à demander conseil pour être soulagée rapidement.
L’hygiène est capitale. Il est important de nettoyer régulièrement la plaie et de toujours avoir les mains propres pour la manipuler. Evitez de gratter, n’arrachez jamais la croûte car elle sert à protéger votre plaie. Sans elle, le risque d’infection augmente.
Si une cicatrice reste rouge, gonflée, qu’elle commence à suinter, n’y touchez surtout pas. Prenez votre température. Ce sont peut-être les premiers signes d’une infection, consultez rapidement un médecin.
Surveillez l’évolution de la couleur de votre plaie. Une plaie rosée est normale, s’il y a du jaune ou du vert, cela indique peut-être une infection. Privilégiez les nettoyants non teintés sur votre blessure, afin de contrôler plus facilement la couleur. En cas de doute, consultez un professionnel de santé.
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